Le blog de Mira Domina

ARTICLE DANS LE MIDI LIBRE - Édition du jeudi 1 avril 2010


 

Bagnols. JusticeRelations sado-maso : « Il était habillé en chat ! »

LESFAITS : En mars 2009, ce quinquagénaire était mis en examen pour proxénétisme, viol accompagné d'actes de torture et de barbarie

Incarcéré depuis un an , Franck A., 53 ans depuis peu, venait mercredi devant la chambre de l'instruction pour demander aux juges de le remettre en liberté. Il est incarcéré depuis le 19 mars 2009, date à laquelle il a été mis en examen pour proxénétisme, viol accompagné d'actes de torture et de barbarie. Cette sombre histoire se déroule sur fond de relations sado-masochistes. Deux hommes et une femme avaient "noué des liens" assez étroits pour participer à ce type de relations, dans un contexte extrême . La dame, originaire du Gard, serait partie avec un homme qui l'a prostituée (avec son accord, semble-t-il) durant plusieurs semaines.
Dans le même temps, ce couple a participé à une sorte de tour de France des relations sado-maso, faisant étape dans les meilleures adresses, dont dans

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une maison dans le Tarn où le mis en examen oeuvrait dans une ferme. La femme était d'accord pour « le SM soft, pas du hard », dit pudiquement la présidente de chambre, précisant ensuite que cette personne a finalement déposé plainte. Car au départ, la famille de cette dame, très inquiète de ne pas avoir de nouvelles, alertait les gendarmes. Puis l'enquête de la section de recherches de Nîmes donnait lieu à une ouverture d'information judiciaire et à la mise en examen des deux hommes, l'un, proxénète, l'autre, organisateur de soirées. Durant l'une d'elles, la dame a indiqué avoir subi des choses insupportables, notamment un viol de Franck A.
Des fouets, des bougies et autres objets divers ont été retrouvés lors des perquisitions, particulièrement dans cette maison « aménagée spécialement » , a-t-on appris hier matin à l'audience. Dans le box des détenus, cet homme barbu certifie que la femme était consentante pour étayer sa demande de remise en liberté. L'homme, ancien gardien au musée Toulouse-Lautrec (Albi), explique qu'il souhaite sortir de détention pour « refaire sa vie » . « En prison, vous faites quoi ? » , demande la présidente. « Je colle des étiquettes sur des paquets » , répond le quinquagénaire. Après l'examen du contexte de l'affaire, le bâtonnier Cabannes vient donc plaider sa demande de remise en liberté. L'avocat explique que la plaignante est « manifestement désaxée sexuellement ». Pour ces soirées, « elle s'achetait des poires à se pendre au bout des seins. (...) Elle va ensuite se livrer au sado masochisme et à la prostitution » . Pour compléter le tableau, l'avocat évoque aussi « des rencontres à Beaucaire, haut lieu du sadomasochisme ». À propos de son client, qui évoque un chantage à l'argent, il souligne son côté inoffensif. « Tel que vous le voyez, chez lui, il recevait les gens habillé en chat, avec un masque de chat, des collants et un juste-au-corps » . De toute façon, selon Me Cabanes, les investigations sont terminées et ne justifient pas le maintien en détention de cet homme. « Le sado-masochisme se pratique entre adultes consentants, chacun ses goûts » , soutient l'avocat. L'avocat général Dominique Tourette refuse la libération du mis en examen, évoquant les pressions exercées dans cette affaire. Pour l'accusation, cet homme doit rester en prison pour l'instant. Décision aujourd'hui dans l'après-midi. Photo Samuel DUPLAIX


Hocine ROUAGDIA

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Jeu 1 avr 2010 Aucun commentaire